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Législatives 2022 : La Nupes mélange les plans de Macron

Election France 2022

 

Ensemble, la coalition derrière Emmanuel Macron, et la Nupes, l’alliance inédite de gauche emmenée par Jean-Luc Mélenchon, seraient au coude-à-coude au premier tour des législatives 2022, prévues ce dimanche. Une situation qui menace sérieusement la majorité recherchée par le clan présidentiel.

Quelques sièges pourraient manquer à Ensemble

Le premier tour des législatives 2022 en France se tient ce dimanche 12 juin. A la veille de ces élections, l’issue est plus que jamais incertaine. D’après un dernier sondage Elabe pour L’Express et BFM TV, Ensemble, la coalition dirigée par Emmanuel Macron (qui regroupe La République en marche-LREM, le MoDem, Horizons et Agir) obtient 27% des sièges, contre 26,5% pour la Nupes (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale). Cette alliance de gauche autour de Jean-Luc Mélanchon se compose de la France Insoumise (FI), d’Europe Écologie Les Verts (EELV), du Parti Socialiste (PS) et du Parti communiste (PC).

Ces deux blocs sont suivis par le Rassemblement national (19,5%), la coalition Les Républicains-UDI (11%) et Reconquête ! (4,5%). A l’arrière du train se trouvent les autres écologistes, régionalistes et centristes (4,5%), les divers gauche et dissidents Nupes (3,5%), les divers souverainistes et l’extrême droite (1,5%), l’extrême gauche (1,5%) et les divers droite (1%).

Macron multiplie les mesures anti-inflationnistes

Les projections d’Elabe établissent que Ensemble pourrait ne pas atteindre la majorité absolue fixée à 289 sièges (sur les 577 que compte l’hémicycle français). Pis, la Nupes pourrait remporter ces élections et mettre Emmanuel Macron dans une situation inconfortable. Il devrait alors nommer Jean-Luc Mélanchon au poste de Premier ministre, si la majorité parlementaire désigne celui-ci. On aurait donc droit à une cohabitation comme en 2002 avec Jacques Chirac et Lionel Jospin.

Pour ne pas arriver à une telle situation, le chef de l’Etat multiplie les mesures anti-inflationnistes depuis plusieurs jours pour séduire les indécis. Il s’est attaqué à la question du pouvoir d’achat des ménages en promettant de nouvelles aides, des hausses de retraites et des allègements fiscaux. « Je vous invite à choisir la protection de votre pouvoir d’achat, de vos économies autant que la protection du pays à l’avenir », a-t-il lancé aux Français lors d’un déplacement dans le Tarn mercredi.

Il ne s’agit plus de faire barrage aux extrêmes 

Aussi, Emmanuel Macron n’a pas hésité à fustiger les « extrêmes » (tdroite et gauche) qui voudraient empirer la crise actuelle. Mais le champion de LREM ferait mieux de voir la poutre dans ses yeux. Sa réélection en avril dernier a été davantage l’expression d’un rejet de ces extrêmes plus que d’une volonté de le reconduire à la tête de la France. Il fallait faire barrage à Marine Le Pen au second tour. Et la coalition au pouvoir a bien joué sur les peurs…

Pour les législatives, cette équation ne se pose pas. Il s’agit d’élire un candidat au niveau local. D’ailleurs l’abstention pourrait désavantager certains partis, dont les électeurs ne voient plus de menaces directes pour la République. Selon les estimations d’Elabe, 51 à 55% des 49 millions d’électeurs attendus dans les urnes pourraient ne pas se déplacer. Cette abstention serait plus forte au niveau des moins de 24 ans, de plus en plus détachés de la politique.