Marchés

Pétrole : l’Opep va ajuster sa production en mars

Un champ pétrolier.
Ph : Unsplash

 

Réunie ce mercredi 2 janvier 2022, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé d’augmenter légèrement sa production de 400 000 barils par jour pour le mois de mars. Cette décision intervient alors que les cours de l’or noir s’envolent et que des tensions géopolitiques menacent de plus en plus l’approvisionnement.

Un ajustement graduel depuis le printemps 2021

Les treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et les dix autres producteurs alliés ont décidé mercredi, à l’occasion de leur réunion annuelle, d’augmenter leur production de 400 000 barils par jour en mars. Ce desserrement progressif du robinet a débuté au printemps 2021 pour redresser la demande, après des coupes sévères dans une période pandémie critique. Depuis plusieurs mois, l’Opep maintient cette stratégie de hausse graduelle malgré les appels des Etats Unis à ouvrir davantage les vannes pour contrer la flambée des cours.

Certains pays pas en mesure d’augmenter davantage leur production 

Ce nouvel ajustement de la production s’effectue en dépit d’une hausse continue des prix du baril. En janvier, le West Texas Intermediate (WTI) et le Brent coûtaient respectivement 17 % et 14% plus cher. Il s’agit là de hausses jamais observées depuis plus de sept ans. Le mercredi vers 13 h 30 GMT, les prix avaient atteint leur plus haut. Le WTI a touché la barre symbolique des 90 dollars, tandis que le Brent la dépassait.

Si la hausse de la production semble modeste, les analystes craignent que l’Opep+ ne puisse pas atteindre ses objectifs. On se souvient qu’en décembre dernier, le volume total d’or noir n’avait augmenté que de 90 000 barils par jour. Un résultat bien loin des 400 000 barils annoncés. « Un certain nombre de pays, comme l’Angola et le Nigeria, n’ayant pas pu accroître davantage leur production. La raison est que ces petits producteurs peinent à faire repartir les volumes d’extraction. Car ils rencontrent des problèmes d’infrastructures et d’investissements.

Tensions en Ukraine et variant Omicron

Le marché pense que l’Arabie Saoudite devrait prendre les devants car elle dispose de la plus grande capacité de réserve. Mais Ryad a déjà indiqué qu’il ne comblerait pas le trou laissé par les membres de l’Opep défaillants. Une attitude qui fait craindre un manque. Outre les réticences de l’Arabie Saoudite à pallier les insuffisances des autres, le marché fait actuellement face à fortes tensions géopolitiques. En particulier la crise entre Moscou et les Occidentaux au sujet de l’Ukraine.

Les Etats Unis et la France notamment redoutent que la Russie envahisse ce pays ami, comme il a annexé la Crimée en février 2014. Ces tensions entre les puissances mondiales peuvent porter un coup sérieux à l’approvisionnement. Notons en outre que le marché s’inquiète des conséquences du variant Omicron. Celui-ci pourrait provoquer un ralentissement économique qui pourrait peser sur la croissance mondiale. Cette crainte est d’autant justifiée que les vaccins actuellement disponibles n’ont toujours pas pu freiner l’expansion du virus.