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Choose France : des investissements records en 2025

Après 2024, le sommet « Choose France » a atteint un nouveau record lundi avec 20 milliards d’euros d’investissements annoncés dans l’Hexagone. À ces fonds doivent s’ajouter 17 milliards d’engagements pris lors du dernier rendez-vous sur l’intelligence artificielle à Paris en février. Ce qui fera au total 37 milliards d’euros, qui seront injectés dans 53 projets, notamment liés à l’IA, aux datas centers et à la décarbonation.

Ce lundi 19 mai, Emmanuel Macron a accueilli, au cœur du magistral château de Versailles, 200 patrons venus de cinq continents pour parler investissements, dans le cadre du huitième sommet de « Choose France ». Placé sous le thème « France, terre de créativité », le forum a atteint cette année un nouveau record avec 20 milliards d’euros d’investissements annoncés dans l’Hexagone. À ces fonds doivent s’ajouter 17 milliards d’euros promis lors du dernier sommet sur l’intelligence artificielle en février à Paris. En 2024, Choose France avait recueilli 15 milliards d’euros.

Prologis frappe fort à Choose France 2025

Les investissements annoncés lundi iront dans 53 projets, qui concernent divers domaines. D’abord l’intelligence artificielle et les datas centers. L’américain Prologis investira 6,4 milliards d’euros dans des entrepôts à Marseille, Lyon, Paris et Le Havre, et dans quatre datas centers en région parisienne. Son compatriote Digital Realty prévoit des centres de données à Marseille et Dugny (Seine-Saint-Denis), pour 2,3 milliards. Notons que les patrons venus des États-Unis représentent 19 % des dirigeants présents à Choose France 2025, derrière les Européens (40 %) et les hommes d’affaires du Golfe.

La décarbonation encore au cœur de Choose France

Autres domaines particulièrement ciblés par les investisseurs : la décarbonation de l’industrie et l’économie circulaire. On compte en tout huit annonces, dont celle d’une co-entreprise entre le français H2V et l’allemand Hy2gen. Ils investiront 1,5 milliards d’euros dans la production de carburant d’avion durable. On peut également citer l’entreprise américaine Circ, pionnière du recyclage chimique textile, qui va aussi débloquer 450 millions d’euros pour sa première usine de dimension mondiale à Saint-Avold (Moselle). Ou encore l’allemand Daimler Truck, qui prévoit injecter 92 millions d’euros dans son usine d’autobus électriques de Ligny-en-Barrois (Meuse).

Des groupes africains présents à Choose France

Parmi les autres secteurs concernés par les investissements figurent la défense, avec notamment 100 millions promis par le portugais Tekever pour la fabrication de drones en Occitanie et 25 millions annoncés par le singapourien H3 Dynamics pour des piles à hydrogène. On n’oublie pas l’agroalimentaire avec Futerro (Belgique), qui vise la création d’une nouvelle unité de transformation d’acide lactique, et le luxe avec Estee Lauder Companies (États-Unis), qui va construire un centre d’excellence à Paris, l’Atelier, afin de servir ses ambitions dans la fragrance de luxe et d’exception. Notons enfin la banque avec First Bank of Nigeria (Nigéria), qui transformera son bureau de représentation à Paris en succursale de sa filiale britannique, et GSK (Royaume-Uni), qui a annoncé un investissement additionnel de 160 millions d’euros en France pour le renforcement de ses sites et la R&D.

La France, numéro un en Europe pour l’accueil de capitaux étrangers

Dans la liste on retrouve aussi les géants Amazon, Netflix, Revolut et JP Morgan. Saluant cette moisson, Emmanuel Macron a parlé d’« une édition très complète », en citant les secteurs de l’intelligence artificielle et de l’hydrogène vert. Pour sa part, le ministre de l’Économie, Éric Lombard, estime que le sommet « participe du redéveloppement, du redéploiement d’une puissance industrielle française ». C’est bien de l’attractivité économique de la France dont il est question ici. Selon la sixième enquête du cabinet EY, l’hexagone conserve sa place de numéro un en Europe pour l’accueil de capitaux étrangers. En 2024, notre pays comptait 1 025 projets d’investissements, contre 853 pour le Royaume-Uni et 608 pour l’Allemagne.

La France, un hub pour les investissements, mais avec beaucoup d’obstacles

La France séduit les entreprises par l’excellence de son écosystème de R&D, la qualité de sa main-d’œuvre et la taille plutôt énorme de son marché intérieur. Elle souffre en revanche de blocages structurels. Les investisseurs étrangers se plaignent notamment des coûts élevés de l’énergie, d’une fiscalité dissuasive, des salaires plus haut que la moyenne européenne, de la rigidité du marché de l’emploi, des incertitudes politiques et du climat social peu prévisible. Ces facteurs font que les investissements étrangers génèrent moins d’emplois en France. On enregistre 33 postes en moyenne par projet industriel, contre 180 pour l’Espagne et 128 pour l’Allemagne. Les patrons appellent donc à lever les obstacles à la compétitivité.