Marchés

Europe : les marchés à nouveau crispés, après une semaine terminée dans le calme

Ce lundi, les marchés européens rouvrent dans le rouge sur fond de regain de tensions commerciales. Vendredi, ils avaient terminé la semaine dans un relatif calme. Ce dernier état s’expliquait par la décision d’une cour d’appel fédérale qui avait annulé le blocage des droits de douane par le tribunal de commerce international des États-Unis (ITC) deux jours plus tôt.

Ce lundi, les marchés européens ont rouvert dans le rouge sur fond de regain de tensions commerciales. Donald Trump a indiqué vendredi soir qu’il prévoyait de faire passer les droits de douane sur l’acier et l’aluminium de 25 à 50%. La Chine a accusé les Etats-Unis de « compromettre gravement « l’accord signé à Genève le 12 mai dernier.

Les marchés ont terminé la semaine dernière sur une note calme

Plutôt ce même vendredi 30 mai, les marchés européens avaient terminé la semaine sur une note calme, alors qu’ils attendaient l’indice d’inflation PEC, mesure privilégiée par la FED. La veille, le souffle était retombé sur les bourses après une décision sur les droits de douane. En effet, un tribunal avait ordonné le blocage de ces tarifs douaniers. Mais, une cour d’appel les avait rétablis. Ces décisions contraires en moins de 24h avaient plongé les bourses dans l’incertitude.

Donald Trump a outrepassé ses droits

Le mercredi 28 mai, le tribunal de commerce international des États-Unis (ITC) a bloqué l’entrée en vigueur des droits de douane annoncés le 2 avril, par Donald Trump. Il a estimé que le président américain avait « outrepassé ses pouvoirs » en imposant de telles mesures sur les importations provenant de pays qui ont un excédent commercial sur les États-Unis. Mais la Maison-Blanche a rapidement fait appel de cette décision et menacé de la porter devant la Cour suprême si nécessaire.

Les marchés craignent que le blocage des droits de douane par la justice américaine complique les négociations des États-Unis avec leurs partenaires

Donald Trump a ensuite dénoncé sur son réseau Truth Social une décision de justice « horrible » et « tellement politique » prise par des « juges gauchistes ». Heureusement pour lui, une cour d’appel fédérale de Washington a rétabli jeudi ses taxes douanières réciproques. Cette décision a suscité un soulagement chez plusieurs analystes. Selon Paul Ashworth, économiste en chef pour l’Amérique du Nord chez Capital Economics, le blocage des droits de douane aurait pu « évidemment perturber les efforts déployés par l’administration pour conclure rapidement des accords commerciaux pendant la pause de 90 jours » déclarés par le président américain.

Les marchés n’aiment de l’incertitude

En Europe, on s’attend à ce qu’il y ait tout le temps de l’incertitude. « C’est impossible de savoir ce que seront les droits de douane la semaine prochaine, voire le mois prochain », souffle un responsable européen. Pour Bruxelles, mais également Pékin et Tokyo, ces soubresauts rendent le travail des négociateurs et des entreprises impossible. Ils déplorent le fait même que la base des négociations commerciales change en permanence.

Donald Trump compte sur le Congrès pour l’emporter

Conscient que le répit accordé par la cour d’appel de Washington n’est que temporaire, Donald Trump met une pièce sur le Congrès, qui pourrait lui donner l’aval pour imposer ses droits de douane. En clair, il compte donc davantage sur le politique que sur la loi. Celle-ci lui fait déjà opposition sur plusieurs sujets, dont le gel des subventions aux organismes de la santé, aux instituts de recherche et aux universités. Pour l’heure, le président américain dit espérer que la Cour suprême tranche « rapidement et clairement » en sa faveur.

Pas de changement de cap pour l’UE dans sa stratégie de négociations

L’Union européenne, qui a pris 20% de droits de douane, pense pouvoir profiter du chaos générée par les droits de douane aux États-Unis. Elle se voit bien comme une « oasis de stabilité » pour les marchés boursiers, au contraire du pays de l’Oncle Sam. L’UE assure que les investisseurs pourraient avoir dans le vieux continent un environnement économique sain, stable, fondé sur des règles et prévisible. En attendant, elle ne veut pas changer son approche dans les négociations. Les rencontres politiques et techniques fixées les 3 et 4 juin à Paris auront bien lieu, en marge de la réunion du Conseil ministériel de l’OCDE.