Taxe Zucman : même allégée, elle a du mal à passer

Face aux critiques diverses, le PS a proposé ces derniers jours une version allégée de sa taxe Zucman. Mais celle-ci reste indigeste pour la droite et la Macronie. Le RN a déjà prévenu qu’il ne votera pas le texte, tandis que LFI met la pression sur le parti socialiste pour rester droit dans ses bottes.
Dans sa quête de justice sociale et fiscale, le Parti socialiste (PS) a proposé de mettre en place la taxe Zucman, qui prévoit un impôt minimum de 2% sur les patrimoines à partir de 100 millions d’euros. Face aux critiques diverses, concernant notamment l’inclusion de l’outil professionnel dans cette taxe, la formation dirigée par Olivier Faure a présenté une version allégée. Celle-ci propose un impôt minimum de 3% à partir de 10 millions d’euros de patrimoine, mais en excluant les entreprises innovantes et familiales.
Le gouvernement opposé à la version allégée de la taxe Zucman
Malheureusement pour les socialistes, même cette version light ne convainc toujours pas la Macronie, le bloc central et la droite. Le gouvernement se dit fermement opposé à la dernière proposition du PS. « Vous pouvez l’appeler taxe Zucman ou taxe Zucman light, à partir du moment où ça touche à l’appareil productif, aux usines ou aux grandes startups qui créent de l’innovation, nous serons contre », a déclaré mardi sur RMC-BFMTV, sa porte-parole Maud Bregeon.
Au sein du bloc centriste, on n’est pas emballé, non plus. Déjà ce week-end, la députée MoDem Perrine Goulet confiait que « ça va être compliqué » de voter la taxe dans sa version revue et corrigée étant donné qu’elle maintient « l’imposition sur les biens professionnels ». Les élus centristes font d’ailleurs valoir qu’en matière de justice fiscale, il existe déjà des dispositions adoptées par l’Assemblée nationale. Comme la surtaxe sur les bénéfices des entreprises et la prolongation de la contribution différentielle sur les revenus.
Le RN ne votera pas la taxe Zucman
Du côté du Rassemblement national (RN), on s’oppose également à la taxe Zucman. C’est « non, ni light ni hard ni rien du tout », à déclaré sa présidente Marine Le Pen. Selon la cheffe de file de l’extrême droite, cette version révisée touche « beaucoup plus de personnes » que la version d’origine.
Pour le patron du PS, Olivier Faure, le RN croit en fait que « les classes populaires doivent payer l’impôt des milliardaires ». Il reste convaincu que « c’est en taxant les ultra riches que l’on pourra éviter le gel des pensions de retraites, des prestations sociales, des allocations familiales, la fiscalisation des malades en affection longue durée, et l’abattement fiscal pour les retraités ».
Olivier menace encore le gouvernement d’une censure
Dimanche, Olivier Faure a menacé le gouvernement de censure s’il n’évoluait pas sur cette question. Il a employé la même méthode pour obtenir l’abandon du 49.3 et la suspension de la réforme des retraites. Alors pourquoi ne pas à nouveau brandir la censure pour faire adopter la taxe Zucman ?
« Je crois que personne n’est en position de lancer des ultimatums au regard de ce qu’est l’Assemblée nationale. Ni les socialistes, ni nous, personne aujourd’hui n’a le luxe de l’hégémonie et ne peut prétendre imposer son programme », a répliqué la porte-parole Maud Bregeon. Voilà qui est clair. Rdv probablement ce vendredi pour le début des débats.




































