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Budget 2026 : les médecins libéraux dans la rue à partir de janvier 

Entre le 5 et le 15 janvier 2026, les syndicats de médecins libéraux appellent à la grève contre des dispositions du budget de la Sécurité sociale, dont une qui donnerait, à leurs yeux, trop de pouvoirs à l’administration pour ajuster leurs revenus à la baisse. Dès le 3 décembre, Ils prévoient déjà des actions de protestation dans toute la France, avant la grève nationale de janvier. Ils promettent un mouvement dur si le texte budgétaire n’est pas remanié.

Les médecins libéraux sont fâchés avec le gouvernement. Une dizaine de syndicats (Avenir Spé-Le Bloc, MG France, CSMF, FMF, SML, UFMLS), rejoints par des collectifs (Jeunes Médecins, Médecins pour demain, Comeli et le Collectif médical du Sud-est), ont appelé leurs troupes à la grève nationale entre le 5 et le 15 janvier 2026. Ils dénoncent plusieurs dispositions du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, dont l’examen s’achève au Parlement avant la fin de ce mois. Le point d’orgue de ce mouvement de contestation sera une grande manifestation nationale prévue à Paris le mercredi 7 janvier.

Les médecins libéraux vent debout contre une mesure en particulier 

Selon les syndicats, le projet de loi de la Sécurité sociale « marque une rupture historique : il sonne le glas de la médecine libérale ». Ils pointent plusieurs mesures, mais une disposition concentre beaucoup de critiques : le dispositif de lutte contre les rentes constituées dans le système de santé. Celui-ci prévoit que l’exécutif puisse demander aux professionnels de se mettre autour d’une table pour baisser la rémunération de certains actes. Faute de quoi, l’Assurance maladie pourrait décider toute seule de réduire ces tarifs. Cette mesure vise notamment les acteurs de la radiologie, de la radiothérapie, de la dialyse et les laboratoires d’analyses médicales, accusés de prendre la Sécurité sociale comme une vache à lait.

« On a l’impression qu’on va devoir aller négocier avec un pistolet sur la tempe »

Les syndicats de médecins libéraux ne veulent pas de cette disposition. Ils redoutent que de nombreuses spécialités soient concernées in fine. « On a l’impression qu’on va devoir aller négocier avec un pistolet sur la tempe », estime Vincent Pradeau, président du syndicat Avenir Spé. Les spécialistes rejettent d’autant le dispositif qu’ils ont déjà du mal à digérer le coup de rabot décidé par l’Assurance maladie (CNAM), en octobre, pour limiter les dépenses d’imagerie médicale. Ils demandent le retrait pur et simple de cette mesure de la FLSS, qui poursuit sa navette parlementaire. Outre ce point, les syndicats s’inquiètent d’une remise en cause d’avantages fiscaux et des objectifs de réduction des prescriptions des arrêts maladie, entre autres revendications.

Les médecins libéraux s’inquiètent des conséquences directes pour les patients

Au-delà de ces questions tarifaires ou financières, les syndicats de médecins libéraux s’inquiètent des conséquences directes pour les patients. Selon eux, le projet de loi risque d’accentuer les difficultés d’accès aux soins déjà criantes dans de nombreux territoires, en réduisant les moyens financiers des praticiens libéraux. Ils craignent que les déserts médicaux s’étendent et que les délais de rendez-vous s’allongent davantage. Vu la détermination des médecins libéraux, la France pourrait connaître un mouvement de mobilisation historique. Peut-être plus fort que la fronde de la profession contre la loi Touraine, fin 2012.