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Neobanque : Valentin Stalf, co-PDG de N26, démissionne sous la pression des investisseurs

Valentin Stalf, co-PDG de N26, a démissionné mardi de son poste et devient membre du conseil de surveillance de la neobanque, qu’il a cofondée en 2013. Ce retrait fait suite aux critiques et aux avertissements de la BaFin, l’autorité de régulation financière allemande, à l’encontre de la banque mobile.

La pression des investisseurs et les critiques des autorités financières ont eu raison de lui. Valentin Stalf (39 ans), cofondateur et co-PDG de N26, quitte la direction opérationnelle de la néobanque allemande. Après ce retrait, il devrait rejoindre le conseil de surveillance de la banque mobile berlinoise. Maximilian Tayenthal (43 ans), l’autre fondateur et PDG du groupe, conservera lui ses fonctions actuelles, pour le moment. Ensemble, les deux dirigeants détiennent près de 20 % des actions de N26.

Marcus Mosen pour prendre la direction de N26 ?

Selon le Financial Times, N26 devrait nommer temporairement Marcus Mosen pour assurer la présidence du groupe, le temps de stabiliser la direction et de trouver un successeur. « Je m’attends à ce que le directoire soit encore renforcé prochainement », a déclaré Stalf après l’annonce de sa démission.

Le désormais ex-PDG indique également que la FinTech envisage de recruter des experts bancaires supplémentaires pour son conseil de surveillance. Critiqué pour sa gestion, il assure que l’entreprise a « investi massivement dans nos processus et amélioré la prévention de la fraude ces dernières années ». Selon lui, N26 prenait « très au sérieux toute constatation ou indication de l’autorité de régulation ». Ce qui semble contestable.

Les investisseurs ont mis la pression sur Valentin Stalf et Maximilian Tayenthal pour qu’ils démissionnent

Après un précédent avis, la BaFin, l’autorité de surveillance bancaire allemande, a publié cet été un rapport accablant concernant N26 et ses deux fondateurs. Elle y pointe de « nouvelles lacunes » dans les contrôles internes et envisageait d’adresser des avertissements écrits à Stalf et à Tayenthal.

Le document a suscité une réaction immédiate de la part des actionnaires historiques, parmi lesquels Third Point Ventures et Coatue Management. Ces investisseurs ont mis la pression sur Valentin Stalf et Maximilian Tayenthal pour remettre l’entreprise d’aplomb, et s’ils en sont incapables, de démissionner.

N26 en perte de vitesse face à Revolut

Dans une interview accordée récemment à l’agence de presse DPA, Stalf vantait pourtant les succès obtenus sous sa direction. « Globalement, N26 se porte très bien », a-t-il juré. Il a souligné que l’entreprise comptait désormais 1 500 employés et environ cinq millions de clients, et qu’elle a augmenté son chiffre d’affaires de 40 % l’an dernier pour atteindre un demi-milliard d’euros.

Mais, face à l’essor fulgurant de Revolut, qui enchaîne les levées de fonds et réussit à s’imposer comme un acteur global du paiement, N26 expose de plus en plus ses faiblesses réglementaires et de gouvernance. Ce qui lui vaut des plafonds de clients de la part des autorités financières.