Vote de confiance : trois quarts des Français disent NON à François Bayrou

Le lundi 25 août, François Bayrou a annoncé qu’il demandera la confiance du Parlement sur sa déclaration de politique générale, le 8 septembre, lors d’une session extraordinaire. Mais les partis d’opposition, majoritaires à l’hémicycle, ont déjà prévenu qu’ils voteront contre pour obtenir sa démission et la dissolution de son gouvernement. Selon un sondage Elabe, près de trois quarts des Français souhaite également son départ.
Confronté au rejet de son plan d’économies budgétaires de près de 44 milliards d’euros ainsi qu’à des appels à bloquer toute la France le 10 septembre, François Bayrou a annoncé lundi qu’il demandera la confiance du Parlement sur sa déclaration de politique générale, lors d’une session extraordinaire prévue le 8 septembre. C’est une manière pour lui de remettre en jeu sa légitimité. Mais ce pari est risqué pour le locataire de Matignon car cette sollicitation pourrait déboucher sur sa démission et la dissolution de son gouvernement, en cas de vote négatif.
Tous les partis d’opposition prévoient voter contre la confiance à François Bayrou
La France Insoumise (LFI), décidée à en finir avec ce gouvernement depuis plusieurs mois, compte sauter sur l’occasion. Son coordinateur national Manuel Bompard a indiqué que le parti de Jean-Luc Mélenchon votera bien contre la confiance à Bayrou. Les Écologistes ont également déclaré qu’ils voteront la censure du gouvernement. Selon leur secrétaire générale Marine Tondelier, c’est le Premier ministre lui-même qui se fait hara kiri tout seul. S’il se dirige vers le précipice, il faut lui faciliter la tâche en l’y poussant, a-t-elle suggéré.
Le Parti communiste français (PCF), le Rassemblement national (RN) et le Parti socialiste (PS) prévoient aussi de voter contre la confiance à Bayrou. Il ne reste donc plus que les députés du camp présidentiel et alliés (MoDem notamment), qui n’atteignent pas la majorité suffisante pour pouvoir sauver la tête du Premier ministre et son gouvernement.
Seuls 27 % des sondés espèrent que le Premier ministre bénéficiera de la confiance du Parlement
Alors que François Bayrou s’est lancé dans une cour assidue pour faire changer d’avis les partis d’opposition avant la date fatidique du 8 septembre, l’institut Elabe a mené un sondage pour recueillir l’avis des Français. Selon cette enquête pour BFMTV publié ce mardi, 72 % de nos compatriotes, soit près de trois sur quatre, souhaitent que le Premier ministre n’obtienne pas la majorité des soutiens à l’Assemblée nationale. Seules 27 % des personnes interrogées espèrent que François Bayrou bénéficiera de la confiance du Parlement. Les Français veulent donc un changement, et ils ne craignent pas ses potentielles conséquences.
La gauche assure être prête à diriger le pays
En effet, les personnes interrogées ne redoutent pas la chute du gouvernement. Selon le sondage Elabe, 51 % d’entre eux trouvent que la situation est déjà « très grave » et qu’elle « ne peut pas être pire ». Aussi, 22% jugent qu’un renversement ne serait « pas problématique ». En cas de départ de François Bayrou, les Français sont largement favorables à la nomination d’un nouveau Premier ministre (81 %), à la dissolution du gouvernement puis à de nouvelles législatives (69 %), et même à la démission d’Emmanuel Macron (67 %), ce qu’exige le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon. La gauche assure être prête à diriger le pays dans l’hypothèse d’une démission de François Bayrou.
« Bloquons tout le 10 septembre » pour faire partir François Bayrou
Les partis de gauche (LFI, PS, Verts, etc.) estiment d’ailleurs avoir la légitimité pour prendre la tête du prochain gouvernement, en attendant une nouvelle présidentielle. Ils répètent, à qui veut l’entendre, que c’est grâce à leur alliance (Front Populaire) avec Ensemble, au second tour des législatives de juillet 2024, que le camp présidentiel a pu barrer la route au Rassemblement national (RN) et sauver le mandat d’Emmanuel Macron.
Si les oppositions n’obtiennent pas la tête de Bayrou le 8 septembre, ils pourront toujours l’avoir deux jours plus tard avec la grève générale « Bloquons tout le 10 septembre ». Cette journée d’action initiée par le collectif « Les Essentiels » vise à paralyser toute la France pour obtenir la dissolution de l’actuel gouvernement.