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La série noire se poursuit pour Evergrande

Le groupe immobilier voit sa cote se dégrader au fil des jours par les agences de notation. Dernier coup de massue en date, l’abaissement de deux niveaux de sa note lundi 2 août par l’américain Moody’s alors que l’entreprise s’emploie à limiter les dégâts.

Une mauvaise nouvelle de plus pour Evergrande. Le géant chinois du secteur immobilier en bute à une dégradation continue de sa note sur les marchés financiers ces dernières semaines, n’est plus fiable aux yeux de Moody’s. L’agence de notation américaine a en effet annoncé avoir abaissé ce lundi de deux crans, sa note. Celle-ci passe notamment de « B2 » à « Caa1 » en raison du risque accru de refinancement de l’entreprise au cours des prochains mois. Autrement dit pour Moody’s, Evergrande présente une situation financière rebutante sur les marchés financiers et cela ne devrait pas s’arranger à court terme.

Une dette qui s’amplifie

L’avis de Moody’s qui témoigne d’un risque de crédit élevé est le dernier en date après ceux des deux autres membres du big 3 des agences de notation, Fitch et Standard and Poor’s ces derniers jours. Elles avaient tour à tour également dégradé la note de l’entreprise.

Cette baisse de confiance en Evergrande s’explique par l’état financier catastrophique de l’une des têtes de gondole du secteur privé chinois et dans le monde. Depuis plus d’un an, l’entreprise est en effet en proie à de graves problèmes de liquidités qui font exploser le niveau de son endettement. Ses actions chutent régulièrement en Bourse. Une perte de valeur qui a d’ores et déjà atteint le chiffre vertigineux de 60% depuis le début de l’année.

Des manœuvres pour s’extirper de la dette

Pour se départir de la dette qui l’étrangle, Evergrande a annoncé dimanche 1er août son intention de céder une partie de ses actions au sein de HengTen, société active dans la vente d’accessoires électroniques et dont le siège social est basé à Hong Kong. Cette vente devrait concerner au total selon Reuters, 11 % des 37,55% d’actions détenues dans la société. 7 % des actions iraient dans l’escarcelle de Tencent, un autre mastodonte de la tech chinoise actuellement dans le collimateur des autorités de Pekin, contre deux milliards de dollars hongkongais. L’identité du second acheteur reste en revanche non dévoilée.

Ce deal semble donner des couleurs à HengTen qui a vu ses actions bondir de 30% à l’ouverture de la Bourse ce lundi. Quant à au spécialiste de l’immobilier, sa valeur dévissait encore de 2%.