Economie

Philip Morris fonce droit sur Vectura

Le fabricant des célèbres cigarettes Marlboro a surenchéri son offre de rachat de la firme spécialiste des médicaments à inhaler, obligeant son concurrent Carlyle presque à l’abandon.

Il n’y a a priori plus d’obstacle à l’acquisition de Vectura par Philip Morris. La société pharmaceutique devrait, sauf retournement de situation, tomber dans l’escarcelle du spécialiste du tabac, décidé à la racheter. Et pour cause, Carlyle, son concurrent sur le dossier, a presque jeté l’éponge. Le fonds d’investissement américain a annoncé le 10 août dernier qu’il n’augmentera plus son offre dont la dernière est de 155 pence par action.

La raison ? Philip Morris. Le fabricant de Marlboro avait en effet relevé deux jours plus tôt son offre à 165 pence l’action, un chiffre portant la valeur de l’entreprise convoitée à 1,02 milliard de livres sterling, contre 928 millions de livres sterling pour Carlyle. C’est donc dépité que cette dernière se retire des enchères en attendant la décision finale des responsables de Vectura.

Une bataille disputée

Cette décision de Carlyle est d’autant plus difficile pour ses responsables qu’elle marque le tournant d’une âpre bataille entre le fonds d’investissement et Philip Morris. Depuis mai, les deux groupes se disputent Vectura sur fond de proposition et de contre-proposition financière. À cette période, Carlyle avait d’abord offert 136 pence par action, avant d’augmenter cela à 155 pence par action le 6 août dernier, pris de court par les 155 pence par action proposés par le géant de la cigarette en guise de surenchère.

La dernière offre de Carlyle avait d’ailleurs retenu l’attention du Conseil d’administration de Vectura qui s’était toutefois gardé de faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre. L’Autorité de la concurrence britannique veillant au grain.

Changement de cap

Désormais seul à bord, Philip Morris déterminé à s’unir avec Vectura, va très probablement rafler la mise et ainsi déployer sa stratégie de diversification de ses produits. Le contexte post-Brexit pénalisant pour certaines firmes britanniques est marqué par la multiplication des raids sur les mastodontes de la Bourse outre-Manche.

Philip Morris y a vu l’occasion rêvée. L’entreprise souhaite en effet s’éloigner du secteur du tabac en mauvaise forme depuis quelques années, pour se tourner vers celui de la santé. En cela, Vectura dont l’expertise pharmaceutique n’est plus à démontrer apparaît comme une aubaine. Cette stratégie prête beaucoup à sourire quand on se rappelle à quel point le tabac est nuisible à la santé. Les plus virulents n’hésitent d’ailleurs pas à qualifier le propriétaire de Marlboro de capitaliste sans scrupule.

De vaines critiques ?