Fonds

Plan de relance : les premières obligations vertes de l’UE à partir d’octobre

Des fonds verts pour la relance économique européenne.

 

La Commission européenne a annoncé mardi l’émission de 250 milliards d’euros en obligations vertes à partir du mois d’octobre. Destinés à financer le plan de relance européen, ces titres soutiendront des projets environnementaux. Ils excluent d’emblée le nucléaire, alors que les centrales à gaz sont prises en compte sous certaines conditions.

45 milliards d’euros déjà levés

La Commission européenne a annoncé, le mardi 7 septembre, avoir défini les modalités de ses obligations vertes pour le financement du plan de relance post-covid de 750 milliards d’euros. Prévus sur cinq ans, ces titres financiers représentent un tiers du plan, soit 250 milliards d’euros. « Le projet de l’UE d’émettre jusqu’à 250 milliards d’euros d’obligations vertes d’ici à 2026 fera de nous le plus gros émetteur d’obligations vertes au monde », a déclaré le commissaire au Budget Johannes Hahn, lors d’une conférence de presse. La Commission a souligné qu’elle prévoyait l’émission de 80 milliards d’euros d’obligations sur cette année, après avoir déjà levé 45 milliards. Elle ajoutera ensuite des titres à court terme, dont deux adjudications de bons à partir du 15 septembre, une adjudication et une émission syndiquée par mois pour les obligations.

Le nucléaire pas reconnu comme contributeur à la transition verte

La Commission a identifié 9 grandes catégories de dépenses auxquelles les obligations vertes seront consacrées. Il s’agit notamment des énergies propres, de l’efficacité énergétique (rénovation thermique des bâtiments en particulier) et des transports  durables. Johannes Hahn a précisé que l’argent levé sur les marchés « ne pourra en aucune manière financer des investissements dans le nucléaire ». Selon lui, cette filière n’est pas reconnue comme contribuant à la transition verte. En revanche, les fonds serviront à  des centrales à gaz, mais « sous certaines conditions pour fournir une solution de transition dans la production d’énergie ».

Cette discrimination irrite bien sûr les partisans du nucléaire, convaincus que ce secteur a un énorme potentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique. Aussi, elle intervient alors que les débats sur la taxonomie européenne se poursuivent. Cette taxonomie vise à définir les seuils d’émissions de gaz à effet de serre n’aggravant pas le changement climatique.

37 % des fonds à utiliser contre le changement climatique

L’annonce de l’exécutif européen s’aligne sur les principes définis par l’Association internationale des marchés de capitaux (Icma), la première à réglementer les obligations vertes mais également les obligations sociales. Cette organisation a notamment donné les lignes directrices auxquelles le marché peut se conformer volontairement. Pour ce qui concerne les « green bonds », le plan de relance européen prévoit que chaque État membre utilise 37 % des fonds pour la lutte contre le changement climatique à travers les 9 catégories de dépenses. Chaque gouvernement devra déclarer les investissements environnementaux à la Commission européenne. Celle-ci examinera ensuite les plans de dépenses afin de garantir aux investisseurs que les recettes serviront bel et bien à financer des activités véritablement durables.