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Chute spectaculaire des annonceurs publicitaires de Twitter

Le réseau social est confronté à une saignée de ses revenus publicitaires depuis sa prise de contrôle par Elon Musk. En cause, le style de management polémique de ce dernier.

La saignée se poursuit chez Twitter. Les annonceurs, principale source de revenus de la plateforme de microblogging, se désengagent à une vitesse jamais observée auparavant, à en croire les informations de divers médias américains.

Le New York Times (NYT) indique à cet effet que la Coupe du monde de football, traditionnelle période d’abondance pour Twitter, n’a pas tenu sa promesse cette année. Le réseau social a vu ses revenus baisser de 80% rien qu’aux États-Unis pour le compte de la semaine écoulée, selon le journal new-yorkais.

Le site en ligne spécialisé tech, The Plateformer, parle lui d’une baisse de moitié des revenus hebdomadaires dans les régions Europe, Afrique et Moyen-Orient toutes comprises.

Projections décevantes

Cette situation conduit l’entreprise californienne à réduire drastiquement ses prévisions financières, à en croire des sources internes consultées par le NYT. Celles-ci font savoir que Twitter ne s’attend désormais qu’à générer 1,1 milliard de dollars durant le reste de l’année en cours. Soit moins de 1,4 milliard précédemment espéré.

Cela n’augure rien de bon pour une entreprise dont le nouveau patron met l’avenir dans l’incertitude. Elon Musk ne cesse en effet de clamer, depuis sa prise de contrôle, que Twitter qui n’a été que très rarement rentable au cours de son existence, court à la faillite.

D’où la restructuration entamée par le milliardaire à travers un licenciement massif et un changement à venir du modèle économique afin de « sauver » la société.

Réforme au pas de charge

Mais le style de gestion de l’homme intrigue et inquiète. D’autant qu’il n’a pas hésité à se séparer de nombreux cadres de la branche chargée des annonces publicitaires, dont Twitter dépend à 90%. C’est le cas de Leslie Berland, de JP Maheu et de Robin Wheeler, tous décrit par le NYT comme entretenant des relations clés avec des marques. À ceux-là s’ajoute Dara Nasr ex-superviseur des opérations publicitaires au Royaume-Uni parti le mois dernier.

Le rapport de Musk à la liberté d’expression, dont il se prévaut pour ramener des personnages comme Donald Trump ou encore Kanye West – même s’il est à nouveau suspendu – précédemment épinglés pour avoir enfreint les règles, représente également un sujet de préoccupation aux yeux de nombreux annonceurs. Ils sont désormais courtisés à coups d’offres incitatives, indique la presse américaine.