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Infections nosocomiales : Nosopharm développe un antibiotique

Photo de National Cancer Institute sur Unsplash

Les infections nosocomiales constituent un problème majeur de santé publique, dans un contexte d’émergence des maladies infectieuses. Nosopharm, une entreprise de biotechnologie nîmoise, promet de mettre fin à ces pathologies avec son antibiotique first-in-class Noso-502. Ce vaccin s’attaque principalement aux agents pathogènes Gram, des bactéries multirésistantes.

L’usage massif et parfois inapproprié des antibiotiques a provoqué le développement, chez les bactéries, de nouvelles stratégies de défense pour se protéger. Au fil du temps, ces bactéries sont devenues complètement résistantes aux traitements. Cette résistance aux antibiotiques est directement à l’origine du décès d’environ 1,3 million de patients dans le monde. À titre de comparaison, le VIH-SIDA fait chaque année 800 000 victimes et le paludisme 600 000.

Les bactéries à Gram négatif infections nosocomiales

Selon les estimations des autorités de la santé, l’antibiorésistance pourrait causer près de 5 millions de décès d’ici à la fin de la décennie. Ce qui la rapprocherait du très mortel cancer en termes de victimes. Parmi les bactéries les plus résistantes figurent les agents pathogènes à Gram négatif. Ceux-ci sont responsables de plus de la moitié des infections nosocomiales potentiellement mortelles (pneumonies, méningites, infections urinaires, etc.). En particulier Acinetobacter baumannii, Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae et Staphylococcus aureus.

Des pathogènes prioritaires pour l’OMS

Ces bactéries possèdent les souches les plus tenaces face aux carbapénèmes. Elles résistent même à plusieurs familles de carbapénèmes, d’où leur qualificatif de « multirésistantes ». On les retrouve essentiellement dans les hôpitaux et les maisons de retraite. Considérée comme des menaces sérieuses pour la santé publique mondiale, elles font partie des pathogènes prioritaires de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’institution des Nations unies appelle à développer rapidement un antibiotique avec un nouveau mode d’action pour les combattre efficacement.

Noso-502, un vaccin contre les infections nosocomiales

Nosopharm, une entreprise de biotechnologie créée à Nîmes en 2009, veut relever le défi. Elle prépare un antibiotique first-in-class pour le traitement des agents pathogènes à Gram négatif, responsables de 60% des infections nosocomiales. Baptisé Noso-502, son vaccin a été conçu grâce à une plateforme de découverte innovante et à partir de deux nouvelles bactéries du sol disposant de grandes capacités pharmacologiques. Il s’agit de Photorhabdus et Xenorhabdus.

Résultats positifs de tests en laboratoire

Selon les résultats d’expérimentation en laboratoire publiés en juin 2022, Noso-502 inhiberait le ribosome bactérien grâce à un nouveau mode d’action, répondant ainsi au souhait de l’OMS. Le traitement anéantirait toutes les bactéries, y compris les souches les plus problématiques. Grâce à ces conclusions positives, Nosopharm a pu annoncer le lancement de tests dans les centres hospitaliers sur des patients. Dans le cadre de ces essais cliniques chez l’Homme, le groupe prépare des levées de fonds et la signature de partenariats stratégiques.

Nosopharm, mieux armé dans la lutte contre les infections nosocomiales

En mars 2023, Nosopharm a été choisi pour faire partie de la French Tech Health20. Ce programme vise à accompagner le développement des startups françaises à fort potentiel dans le domaine de la santé. Il permettra au groupe nîmois d’avoir accès à des financements publics et privés, ainsi qu’à des réseaux dans la medtech. S’il réussit à produire son vaccin, Nosopharm résoudra un problème de santé publique majeur. En effet, les infections nosocomiales devraient prendre de l’ampleur dans les prochaines années à cause de l’émergence des maladies aéroportées comme la grippe et le Covid. Parallèlement, il y a une montée de l’antibiorésistance.