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SNCF : le PDG Farandou défend l’accord sur les fins de carrière

Photo de Jametlene Reskp sur Unsplash

Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou a défendu mardi, face au Sénat, l’accord sur les fins de carrière adopté par son groupe mi-avril dernier. Il estime qu’il s’agit d’un dispositif raisonnable et équilibré qui ne contourne pas la réforme des retraites. Mais le gouvernement n’a pas la même lecture de la situation.

Lors d’une audition au Sénat mardi, le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou a défendu l’accord sur les fins de carrière signé le 22 avril avec les syndicats. Depuis l’adoption de ce dispositif, le gouvernement exprime sa préoccupation et rappelle qu’il existe déjà une réforme des retraites.

L’accord de la SNCF ne contournerait pas la loi sur les retraites 

Jean-Pierre Farandou, qui doit quitter son poste après les JO de Paris, assure que « c’est un bon accord, qui ne contourne pas la loi sur les retraites » et qui relève des pratiques des grands groupes. Visiblement irrité par la polémique autour de ce texte, le dirigeant a déclaré qu’« on ne peut pas transformer contre ses salariés une entreprise publique de 150.000 cheminots à forte culture maison ».

Deux dispositifs clés dans l’accord de la SNCF

Face au Sénat, Jean-Pierre Farandou a dû détailler le contenu de l’accord ainsi que la méthode. Il a rappelé les principales mesures, parmi lesquelles la création d’un échelon d’ancienneté supplémentaire pour améliorer le salaire des cheminots en fin de carrière. Le texte prévoit aussi une retraite anticipée pour certaines professions répondant aux critères de pénibilité, comme les conducteurs et les contrôleurs.

Jean-Pierre Farandou juge le texte raisonnable, équilibré et utile 

Parlant de la pénibilité, Jean-Pierre Farandou note qu’elle est omniprésente à la SNCF, une « entreprise industrielle, ouvrière, de production qui travaille 24 heures sur 24, 7 jours ». Le PDG pense en particulier aux cheminots, qui travaillent de nuit et en extérieur. Il a également évoqué les salariés de plus de 50 ans à qui il faut donner un avenir. Face à cette pénibilité, le dirigeant estime que l’accord est « raisonnable et utile », mais également « équilibré ».

L’accord de la SNCF ne coûterait rien au contribuable

Selon Jean-Pierre Farandou, le dispositif ne coûterait rien au contribuable car la SNCF enregistre un résultat net de 1,3 milliard. Avec cet argent, il croit pouvoir financer les 35 millions indus par l’accord sur les fins de carrière. Cette somme ne représenterait que 0,3% de la masse salariale. Le patron précise enfin avoir informé l’exécutif depuis plusieurs mois sur ce projet, contrairement à ce que dit Bercy.

Colère de Bruno Le Maire

Bruno Le Maire se plaignait de n’avoir pas été averti de la tenue des négociations sur cet accord. Le ministre de l’Economie trouvait cela inacceptable d’autant que le dispositif « engage les équilibres de la réforme des retraites et les équilibres financiers de la compagnie ferroviaire ». Il avait juré qu’il convoquerait le PDG de la SNCF dans les prochains jours pour demander des comptes. Il l’a fait et a même eu sa tête car Jean-Pierre Farandou quitte son poste après les JO.