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CHRD : un guide pratique pour prévenir les conduites addictives

L’Umih et la Mildeca s’engagent dans une démarche de prévention des conduites addictives et de protection des salariés du secteur des CHRD. Les deux organisations ont lancé un guide pratique pour aider les employeurs à gérer ces problèmes d’addictions parmi leur personnel, l’un des plus à risques en France.

S’il favorise les relations sociales et permet l’épanouissement personnel, l’environnement professionnel peut également générer des vulnérabilités et des risques non négligeables. Principalement à cause de certaines conditions et organisations du travail. Comme le nombre élevé d’heures de travail (48 h/semaine), les horaires atypiques (travail de nuit, week-end) ou fragmentés et l’isolement.

Les conduites addictives dans les CHRD

De dures conditions de travail peuvent déclencher ou aggraver des conduites addictives, telles que la consommation de produits psychoactifs (tabac, alcool, drogues…). Souvent tabous et difficiles à prévenir, ces comportements à risques sont devenus un enjeu majeur de santé et de sécurité. C’est dans ce contexte que l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (Umih) et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) ont annoncé, le 23 avril 2025, un partenariat pour prévenir les conduites addictives dans le secteur des cafés, hôtels, restaurants et discothèques (CHRD).

Un appel aux entreprises des CHRD à se mobiliser pour cette démarche de prévention

« Notre secteur est particulièrement exposé parce qu’il conjugue un certain nombre de facteurs de risques. En même temps, nous peinons à recruter de la main d’œuvre pérenne et qualifiée. », a expliqué Thierry Marx, président confédéral de l’Umih. Selon le dirigeant, s’engager pour la prévention des risques permet de « préserver la santé et le bien-être des salariés » et de « répondre aux enjeux d’attractivité du secteur ». Il invite toutes les entreprises des CHRD à se mobiliser pour la prévention des addictions.

Une nouvelle étape dans le partenariat entre l’Umih et la Midelca

Depuis 2021, l’Umih et la Midelca sont déjà engagées dans la démarche ESPER (« Entreprises et Services Publics s’Engagent Résolument »). « Aujourd’hui nous franchissons une nouvelle étape, qui nous permet de renforcer notre mission de sensibilisation auprès d’un secteur particulièrement exposé », a souligné pour sa part le Dr Nicolas Prisse, président de la Mildeca. Les partenaires précisent que la nouvelle collaboration s’effectuera sur plusieurs étapes. La première consiste à la mise à disposition des employeurs et des managers d’un guide pratique pour les aider à gérer les problèmes d’addictions parmi leurs salariés.

Un guide contenant les bonnes pratiques et les ressources utiles

Intitulé « Prévention des conduites addictives dans les CHRD », ce guide de 21 pages offre aux patrons et managers des informations concrètes ainsi que des solutions adaptées à leur profession. Il aborde notamment les bonnes pratiques pour sensibiliser et accompagner les collaborateurs, les actions et mesures à prendre face à un salarié en détresse (alcool, cannabis…) ou encore les outils pour intégrer la prévention des conduites addictives dans le règlement intérieur. On y trouve également le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) et les dispositifs réglementaires à connaître.

Les CHRD, le 9e secteur le plus accidentogène en France

Le guide liste en outre des ressources utiles et des contacts d’urgence, incluant Alcool Info Service et Drogues Info Service, ainsi que les numéros du SAMU et des pompiers pour les urgences. Par ailleurs, le document souligne combien certains aspects de la pratique professionnelle peuvent générer des pratiques addictives. Par exemple des horaires de travail importants ou décalés, la pression physique et psychique ou un effectif insuffisant. Ces facteurs contribuent significativement au nombre d’accidents du travail et font des CHRD, le 9e secteur le plus accidentogène sur les 20 plus grands en France, avec 34 660 accidents en 2022. C’est bien en deçà du nombre de victimes de la Santé humaine et de l’Action sociale (128 860), du Commerce (89 310) ou encore de la Construction (75 140).