Ukraine vs Russie : Donald Trump toujours sur courant alternatif

On ne comprend plus Donald Trump. Après avoir décrété en début d’année que Volodymir Zelensky « n’avait pas les cartes en main » dans le conflit avec la Russie et qu’il devrait songer à céder les régions occupées, le président américain a déclaré mardi que l’Ukraine pouvait regagner ses territoires perdus et même aller plus loin. Aussi, il a traité l’armée russe de « tigre de papier ».
Mardi, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies à New-York, Donald Trump a étonné tout le monde en affirmant que l’Ukraine avait les moyens de gagner la guerre. Le président américain a précisément déclaré que le pays de Volodymir Zelensky « pourrait récupérer l’intégralité des territoires occupés » par l’armée russe et « revenir à ses frontières d’origine », voire « peut-être aller plus loin » (sûrement comme avec l’incursion à Koursk). Il a toutefois précisé qu’il faudra « du temps, de la patience et le soutien financier de l’Europe et en particulier de l’Otan ».
Donald Trump pas tendre avec l’armée russe
Pourquoi une telle déclaration ?Donald Trump dit avoir « pleinement compris la situation militaire et économique de l’Ukraine et de la Russie, et vu les problèmes économiques qu’elle cause à la Russie », qui pourrait ne plus supporter l’effort de guerre. Sur son réseau Truth Social, le chef de la Maison Blanche s’est même payé la tête de l’armée russe. « Cela fait trois ans et demi que la Russie mène sans direction claire une guerre qu’une Vraie Puissance Militaire aurait remportée en moins d’une semaine », a-t-il écrit. Ce qui n’est pas faux car Moscou n’a pris que 1% de l’Ukraine depuis 2022. Même si elle a l’initiative sur le terrain, elle patine, tandis que l’Ukraine résiste bien.
La Russie, « un tigre de papier »
Pour Donald Trump c’est clair, la Russie est « un tigre de papier » ou plutôt un ours en peluche, serait-on tenté de dire. L’ex magnat de l’immobilier s’est également prononcé sur les incursions russes présumées dans l’espace aérien européen. À la question d’un journaliste de savoir si les pays de l’OTAN devraient « abattre les avions russes s’ils entrent dans leurs espaces aériens », Donald Trump répond : « Oui, je le pense ».
Toutes ces affirmations contrastent avec ses récents propos et son attitude vis-à-vis de la Russie. Mais, pour celui qui connait le personnage, elles ne doivent pas étonner. On est habitué à voir Donald Trump changer d’opinion concernant le conflit russo-ukrainien, comme une feuille morte change de direction au gré du vent. Il n’a jamais été constant, blâmant les protagonistes à tour de rôle, selon ses humeurs et son agenda.
Donald Trump change de position au gré de ses rencontres
Quand Donald Trump sort d’une rencontre avec Vladimir Poutine, comme en Anchorage (Alaska) en août dernier, il parle bien de la Russie et fustige l’Ukraine. Et lorsqu’il sort d’une rencontre avec Volodymir Zelensky, il fait l’inverse. Hormis la réunion au bureau Ovale en février 2025, pendant laquelle il a humilié son homologue ukrainien en mondiovision. Ce mardi 23 septembre, le dirigeant républicain a également rencontré le maître de Kiev, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Ceci pourrait expliquer cela…
Encore des paroles en l’air ?
Pourrait-on conclure que Donald Trump est lunatique ou plutôt influençable ? Pour Jean de Gliniasty, qui s’exprimait sur TF1, les nouvelles déclarations du président américain sont une suite « cohérente » à la stratégie adoptée depuis son arrivée à la Maison Blanche. « Donald Trump a toujours envisagé vis-à-vis de la Russie la carotte et le bâton », explique l’ancien ambassadeur de France à Moscou.
Le diplomate croit que le locataire de la Maison Blanche met la pression à sa façon sur la Russie pour qu’elle se décide à signer un cessez-le-feu. Ce qui est possible. Par ailleurs, en affirmant que l’Ukraine a la possibilité de gagner cette guerre, Donald Trump laisse penser que les Américains enverront plus d’armes aux Ukrainiens. Ce qui n’est pas dans l’intérêt de Poutine. Mais tout ça ne pourrait être que des paroles en l’air de Mister « Trompe ».