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Vanguard : Salim Ramji plus ouvert à l’IA et aux nouvelles technologies

Vanguard, deuxième gestionnaire d’actifs clients au monde après BlackRock, a nommé l’année dernière Salim Ramji en tant que nouveau PDG. C’est le premier patron qui n’était pas un employé du groupe au moment de sa désignation. Mais l’ex dirigeant de BlackRock n’a pas mis du temps à convaincre et à rassurer tout le monde. Il a maintenu le rythme de croissance de l’entreprise en misant sur les technologies, dont l’intelligence artificielle.

Salim Ramji a été nommé PDG de Vanguard en juillet 2024. Ancien cadre de BlackRock, seule société d’investissement de plus grande taille que Vanguard, il est le premier patron non issu du groupe à accéder à sa direction depuis sa création en 1975. Au début, les clients et les collaborateurs de Vanguard étaient plutôt inquiets qu’un « étranger » prenne les rênes du gestionnaire d’actifs. Mais ils sont aujourd’hui soulagés et rassurés par les résultats de Salim Ramji.

Salim Ramji maintient les performances de Vanguard

Sous Salim Ramji, Vanguard a ajouté en un an plus de 1 000 milliards de dollars d’actifs clients, provenant des gains boursiers et de nouveaux investissements. Ce type de croissance n’est cependant pas inhabituel chez le gestionnaire de fonds, qui a ajouté 7 000 milliards de dollars d’actifs clients ces huit dernières années. Néanmoins, c’est un signe que le nouveau PDG tient la dragée haute. Et ses récents commentaires n’ont fait qu’ajouter à la confiance déjà solide. En effet, lors d’une intervention téléphonique en juillet, il a donné les orientations du groupe, axées sur des investissements privés et surtout l’intelligence artificielle, une technologie qui fait des merveilles dans divers secteurs.

L’infrastructure mainframe de Vanguard est désormais « cloud native » à plus de 90 %

Salim Ramji a affirmé que le gestionnaire d’actifs « franchit une nouvelle étape » en matière d’innovation. Selon lui, Vanguard dépense désormais plus de deux fois plus en technologie qu’avant 2020. Le dirigeant a relevé que l’infrastructure mainframe du groupe est désormais à plus de 90 % « cloud native », grâce en grande partie à Amazon Web Services. Il assure que cette transformation permettra des « améliorations constantes » du service client numérique, avec la promesse d’applications Web « intuitives et plus personnalisées ».

Salim Ramji fier du travail de ses équipes

Ramji a salué le travail acharné, laborieux et coûteux des collaborateurs sur ces projets technologiques, dont les résultats seraient déjà visibles pour les clients. S’il pense que ses équipes sont sur la bonne voie, le PDG estime toutefois que ce n’est pas une fin en soi. « C’est un cheminement constant », précise-t-il. Salim Ramji a également évoqué la possibilité de superposer des applications d’intelligence artificielle à la plateforme Vanguard. Le gestionnaire d’actifs a déjà testé quelques dizaines d’applications d’IA. Mais il hésitait à en lancer la plupart car il voulait s’assurer d’avoir résolu les problèmes d’hallucinations.

Vanguard a lancé sa première IA générative orientée client en mai dernier

Plus résolu que son prédécesseur Mortimer « Tim » Buckley, Ramji a annoncé en mai le lancement de la « première IA générative orientée client » de Vanguard. Cet outil permet aux conseillers de synthétiser leurs perspectives de marché et de les communiquer de manière personnalisée à leurs clients. « Certaines de ces capacités que nous avons développées pour notre propre équipe de conseillers sont désormais mises à la disposition de tous les conseillers », a déclaré le patron au cours d’un évènement Morningstar en juillet.

L’IA ne peut pas tout faire seule

Salim Ramji assure que certaines des applications destinées aux clients sont vraiment bonnes, mais que l’entreprise veut être sûre qu’elle fait les choses « de manière très responsable » pour éviter ces fameuses « hallucinations » qui ont entaché les premières applications d’intelligence artificielle. Dan Wiener, fondateur et ancien directeur de RWA Wealth Partners, un conseiller en investissement new-yorkais qui recommande les fonds Vanguard, valide cette prudence de Ramji. Il estime que « l’IA ne va pas réparer » le service client et qu’il est peu probable qu’elle rende les prévisions de marché, souvent conservatrices du gestionnaire d’actifs, plus précises que les méthodes traditionnelles.

Vanguard refuse de proposer un ETF de cryptomonnaies

Outre l’intelligence artificielle, Salim Ramji a annoncé que Vanguard étendrait son service de « robo-conseiller », Digital Advisor, à toute personne disposant de seulement 100 $ sur son compte, contre le minimum précédent de 3 000 $. « Tout le monde devrait avoir accès à de bons conseils », a justifié le PDG au cours de la réunion de Morningstar. Pour 100 $, précise-t-il, les clients peuvent désormais bénéficier de conseils numériques et obtenir un portefeuille diversifié d’ETF sous-jacents. Vanguard refuse toutefois de proposer un ETF de cryptomonnaies. « Nous privilégions les investissements qui génèrent des flux de trésorerie ou qui ont la perspective d’en générer. Il peut s’agir de liquidités, d’obligations, d’actions ou, à terme, si les circonstances s’y prêtent, de marchés privés. », a indiqué Ramji.