Budget 2026 : le gouvernement incité par Hollande à passer en force

L’ex président François Hollande a déclaré mercredi qu’il ne fallait pas se priver de l’article 49.3 pour faire passer le budget. Pourtant le Premier ministre Sébastien Lecornu a promis de ne pas y recourir. Ce mercredi, la commission mixte paritaire (CMP) n’a pas pu se mettre d’accord. Le texte budgétaire repart donc à l’Assemblée pour une seconde lecture.
Alors que la commission mixte paritaire (CMP) se réunissait au Parlement le mercredi dans la soirée pour trouver un accord sur le budget, François Hollande a déclaré dans la matinée sur BFMTV qu’il ne fallait pas se « priver pour toujours » de l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer le budget. « Si on disait qu’on s’en priverait pour toujours, oui ce serait une erreur. Si on disait aussi on ne va pas continuer à chercher un compromis, ce serait une erreur », a déclaré l’ancien président de la République. Le député de Corrèze dit « croire » encore à la possibilité que le Parlement vote un budget.
Pas d’alternative au compromis parlementaire pour le gouvernement
François Hollande incite l’exécutif à utiliser le 49.3, alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu a promis de ne pas y recourir en cas de blocage, comme c’est le cas depuis 2022. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a d’ailleurs écarté une nouvelle fois cette hypothèse. À l’issue du Conseil des ministres, elle a déclaré devant la presse que « loi spéciale, des ordonnances ou un retour par la fenêtre du 49.3 ne sont évidemment pas des solutions ».
Si elle estime qu’« il n’y a pas d’alternative au compromis parlementaire », Maud Bregeon a cependant appelé à la « responsabilité » des députés et sénateurs. Pour sa part, l’insoumis Eric Coquerel accuse M. Hollande d’être le « poisson pilote du PS pour trouver des pistes de +compromis+ avec le macronisme ». Selon lui, les socialistes jouent clairement un double jeu.
Les débats sur le budget reprendront dans l’hémicycle le mardi 2 décembre
Il faut noter qu’on s’achemine effectivement vers un blocage budgétaire. Réunie quelques heures après l’adoption au Sénat du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) totalement remanié par rapport à la version de l’Assemblée nationale, la commission mixte paritaire (CMP), qui rassemble députés et sénateurs, a échoué à trouver un compromis sur le texte budgétaire.
Cette version sénatoriale du PLFSS va donc repartir à l’Assemblée nationale samedi pour une seconde lecture. Puis les débats reprendront dans l’hémicycle le mardi 2 décembre jusqu’au 7 décembre. « Il faut qu’avant le 2 décembre on ait quand même une vision un peu globale de ce que pourrait être le point d’atterrissage », a avisé Jérôme Guedj, député socialiste de l’Essonne, pour qui « c’est l’heure de vérité », l’heure de se parler, y compris entre groupes parlementaires.
Une très forte opposition sur le budget
Au nom du gouvernement, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a dit prendre « acte » de l’échec de cette commission mixte paritaire. Elle estime qu’il est possible de « trouver des accords » dans la suite de la navette parlementaire. Pour avoir une chance, la copie actuelle du texte budgétaire devra déjà trouver grâce aux yeux des socialistes, qui ont promis de ne pas censurer Sébastien Lecornu, en échange notamment d’une « suspension » de la réforme des retraites.
Mais un vote favorable du PS ne suffirait peut-être pas si les députés Horizons et Les Républicains, refroidis par les concessions aux socialistes, s’abstiennent ou votent contre. La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN) devraient eux voter contre, car opposés notamment à une dégradation du déficit à 25 milliards d’euros.





































