Economie

L’hydrogène naturel comme moteur de la transition énergétique : l’exemple malien

L’hydrogène naturel pourrait bien être l’énergie du futur. Si l’exploitation de cette nouvelle ressource en est encore à ses débuts, au Mali, ou l’entreprise Petroma possède le bassin d’hydrogène naturel de Bourakébougou, une équipe internationale de chercheurs s’est révélée très enthousiaste concernant son industrialisation. Moins chère et plus performante que les énergies fossiles, cette énergie renouvelable pourrait bien permettre au Mali de devenir le moteur de la transition énergétique mondiale.

Un gisement colossal d’hydrogène naturel découvert au Mali

Aliou Boubacar Diallo, homme d’affaires malien, récemment candidat aux élections présidentielles de son pays et PDG de Petroma et de Wassoul’or, s’est engagé dès 2012 dans l’exploitation de l’hydrogène naturel. Après avoir découvert par hasard un gisement près du village de Bourakébougou, il a fait le pari de pouvoir transformer cette ressource, au premier abord sans réel potentiel industriel, en énergie.

Paris gagnant, le voilà désormais à la tête de la première exploitation d’hydrogène naturel dans le monde. Une équipe internationale de chercheurs dirigée par le professeur Alain Prinzhofer ont d’ailleurs révélé que le bassin de Bourakébougou recelait un champ d’hydrogène naturel couvrant une surface de plus de 150 km de diamètre.

L’hydrogène naturel : une alternative aux hydrocarbures

Si la découverte d’un immense gisement d’hydrogène naturel relève du miracle pour Aliou Diallo et son entreprise Petroma, c’est parce que cette ressource naturelle possède un fort potentiel industriel et économique. En effet, l’hydrogène produit industriellement, qu’on utilise déjà dans le monde des transports, s’obtient par un procédé d’extraction chimique ou par électrolyse. Des méthodes qui coûtent cher et qui rejettent énormément de CO2. De quoi nuancer l’appellation « énergie verte » qui lui est généralement attribuée.

L’hydrogène à l’état naturel saute cette étape d’extraction chimique, puisqu’il est directement exploitable lors de sa récolte, et a la particularité de ne produire aucune émission de CO2 lors de son exploitation. Alain Prinzhofer a d’ailleurs précisé, dans son étude sur l’exploitation de Bourakébougou parue dans l’International Jounal of Hydrogen Energy, que le coût d’exploitation de l’hydrogène naturel était inférieur au coût d’exploitation de l’hydrogène produit industriellement. Ce qui en fait une énergie extrêmement compétitive. De quoi promettre au Mali un rôle majeur dans la transition énergétique de demain.