Economie

Black Friday et consumérisme : Amazon victime de boycott

Bonhomme Amazon en carton.
Ph: Unsplash

 

Plusieurs militants anti Black Friday ont mené vendredi des actions contre Amazon au Royaume Uni. Ils ont notamment ciblé le siège de l’entreprise et quelques-uns de ses centres de distribution. Ils ont dit s’opposer au consumérisme proné par le leader du commerce en ligne.

Le coup d’envoi du Black Friday a été donné le vendredi 26 novembre à travers la planète. A cette occasion, les consommateurs ont envahi très tôt les magasins ou se sont rués sur les sites de commerce pour faire de bonnes affaires grâce aux importantes réductions. Amazon, le géant du secteur, attendait bien sûr cette folle journée pour réaliser de grosses ventes. Si tout s’est globalement bien passé, il a été un peu contrarié au Royaume Uni. En effet, plusieurs militants anti Black Friday ont mené des actions contre lui dans ce pays. À Londres, en particulier, une vingtaine de membres de l’association « Labour Behind Label » (« Le travail derrière l’étiquette » a manifesté devant son siège.

Dénoncer un système économique inutilement dépensier

Ces activistes scandaient « Amazon, Amazon, nous ne sommes pas des robots ». Quelques-uns ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Arrêtez de saccager la planète » et « arrêtez de voler les salaires des ouvriers ». Les membres de « Labour Behind Label » regrettent que le Black Friday donne lieu à une frénésie d’achats alors que l’urgence climatique impose de freiner notre consommation. Accusant le géant du e-commerce d’alimenter ces achats en grande partie inutiles, ils souhaitent lui « faire payer » celà par un boycott actif. « Nous avons laissé des entreprises massives comme Amazon pendant trop longtemps bafouer les droits des travailleurs », a prévenu l’un d’entre eux à l’AFP.

Au Royaume Uni, des militants du mouvement Extinction Rebellion ont également visé Amazon. Cette fois par des blocages de centres de distribution, empêchant les véhicules du groupe de sortir et de rentrer avec leurs marchandises. Au total, ils auraient perturbé 13 sites britanniques du groupe. Ce qui représenterait plus de la moitié des livraisons. Le mouvement a expliqué vouloir « exposer les crimes d’Amazon » et dénoncer « un système économique plus large » : le consumérisme. L’organisation assure avoir aussi attaqué des sites en Allemagne et aux Pays-Bas, où il aurait visé un dépôt à l’aéroport d’Amsterdam.

Pour le bien des petits commerçants et des employés d’Amazon

Toujours au Royaume-Uni, la fédération des détaillants indépendants (Bira) a incité ses membres à boycotter le « Black Friday ». Elle dénonce des abus de position dominante de la part du géant américain. Au moins 85% de ses adhérents auraient répondu à l’appel. Ce vendredi, on a également enregistré des déclarations de « Make Amazon Pay » (Faire payer Amazon), qui regroupe une quarantaine d’association dont Greenpeace et Oxfam. Cette coalition internationale s’apitoie sur le sort des salariés d’Amazon, qui seraient victimes d’une exploitation scandaleuse. Ainsi, elle les appelle à mener une grève pour dénoncer leurs conditions de travail.

Toutes ces associations promeuvent l’organisation d’un « Green Friday », une alternative écologique au « Black Friday ». Un collectif d’associations du même nom (« Green Friday ») lance des opérations de sensibilisation chaque année, depuis 2018. Conduit par Altermundi, Acteurs du Réemploi ou encore Envie, il s’insurge contre la surconsommation. Aussi, il prône parallèlement une consommation responsable et raisonnée. Contacté par l’AFP ce vendredi, Amazon a dit travailler à réduire l’impact des achats pendant cette journée. « Nous prenons nos responsabilités au sérieux, cela inclut notre engagement pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2040, a assuré un porte-parole du groupe.