Marchés

La prochaine entrée en Bourse de Truth Social compromise ?

La société devant faciliter l’entrée à Wall Street du futur réseau social de Donald Trump, fait l’objet d’une enquête du gendarme américain des marchés financiers pour de possibles fausses déclarations.

Les manœuvres destinées à faire naître Truth Social, le Twitter à la sauce Trump, pourrait déjà connaître quelques déconvenues. Et pas que de petites, puisque cela concerne sa prochaine entrée en Bourse. Cette dernière est en effet menacée par l’enquête de la Securities and Exchange Commission (SEC), l’autorité chargée de la réglementation du marché financier aux États-Unis contre la Digital World Acquisition Corporation (DWAC).

Pour comprendre le rôle pivot dévolu à cette société dirigée par Patrick Orlando, dans le projet de création du réseau social de Donald Trump, un retour en arrière de quelques mois s’impose. Cela nous ramène en octobre quand l’ancien président annonce tambour battant sa future plateforme. Outre le nom et quelques autres informations relatives à son fonctionnement, le réseau social qui se veut anti-Big Tech, doit notamment entrer à Wall Street afin d’y lever des fonds nécessaires à son financement.

Aubaine

Cela passe par la fusion de la Trump Media & Technology Group (TMTG) censée chapeauter Truth Social, avec la Digital World Acquisition Corporation (DWAC), une SPAC encore appelée société de chèques en blanc en raison de sa spécificité. Cette « coquille vide » a en effet pour rôle de favoriser les levées de fonds destinés à financer une entreprise supposée prometteuse. Ce procédé longtemps snobé par Wall Street est de plus en plus choisi par des entrepreneurs pour entrer en Bourse.

C’est ainsi que 300 millions de dollars avaient été levés par la DWAC en octobre. Cette opération a été suivie, le 5 décembre, d’une autre levée de fonds, concernant un milliard de dollars cette fois, auprès d’investisseurs non-identifiés. Autant dire que Trump qui promet sa plateforme pour l’année prochaine dispose désormais d’un trésor de guerre conséquent.

Réunion secrète

Mais cet argent pourrait lui passer sous le nom en cas de détection d’irrégularités à la suite de l’enquête de la SEC. Cette dernière cherche en effet à déterminer si la DWAC a enfreint la réglementation intimant aux SPAC de ne guère communiquer leurs intentions aux entreprises avec lesquelles elles comptent fusionner, avant ladite opération. Or, le New York Times indique qu’en avril, le patron de la DWAC s’est réuni en visioconférence avec des représentants de Trump pour des discussions jamais dévoilées. Un mystère que le régulateur du marché financier cherche désormais à élucider.