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Microsoft met Sony sens dessus dessous

Le géant japonais de l’électronique vacille plus que jamais en raison du rachat par son concurrent Microsoft de l’éditeur de jeu vidéo Activision Blizzard. Une opération destinée à lui contester sa place dans l’industrie du jeu en ligne.

Les responsables de Sony ont dû passer une de leur pire journée depuis très longtemps, mercredi 19 janvier. Tant la nouvelle, le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft en l’occurrence, a eu des conséquences immédiates sur leur entreprise, sans doute le prélude de ses difficultés à venir. Cet accord conclu contre 68,7 milliards de dollars a en effet provoqué une lourde baisse du titre du groupe nippon sur la place boursière. Autrement dit, un recul de 12,8 % à la clôture.

Cela représente une capitalisation boursière de 20 milliards de dollars en moins pour la multinationale japonaise. Soit sa plus grande chute en Bourse depuis 14 ans, à en croire le Wall Street Journal.

Inquiétudes réelles

Cette situation inhabituelle témoigne de la frénésie qui s’est emparée des investisseurs de Sony à l’annonce du méga deal de Microsoft. Ce dernier boucle là, une opération qui pourrait considérablement rebattre les cartes dans l’industrie du jeu vidéo en raison du poids des franchises développées par le groupe racheté. Activision est notamment éditeur des jeux les plus prisés parmi lesquels figurent « Call of Duty » ou encore « Candy Crush ».

Autant de jeux vedettes dont l’exploitation pourrait très bientôt revenir exclusivement à Microsoft, fabricant de la console Xbox et détenteur de la Xbox Game Pass, une sorte de Netflix du jeu. D’autant que, comme le soulignent si justement de nombreux observateurs, la firme informatique n’a pas cassé sa tirelire pour laisser ses concurrents profiter avec elle, des franchises de l’entreprise californienne.

Défis à venir

Si cela devait advenir, Sony, numéro deux au monde des acteurs du jeu vidéo en termes de chiffres d’affaires, derrière le chinois Tencent, aurait des revenus à perdre. Même si cette perte estimée à 260 millions de dollars au pire par la société new-yorkaise Citi, est bien loin des huit milliards de bénéfice d’exploitation du propriétaire de la célèbre PlayStation sur les 12 derniers mois.

Mais les enjeux du rachat d’Activision par Microsoft vont bien au-delà des jeux en ligne tels que connus jusqu’ici. Le spécialiste des logiciels vise aussi le métavers, du nom de cet univers parallèle vanté comme le prochain développement d’internet. Ainsi que l’a fait remarquer son patron Satya Narayana Nadella mercredi à l’annonce de la transaction.

De quoi potentiellement donner des maux de tête à Sony dont la stratégie de riposte est désormais attendue.