Forum de Davos : les enjeux d’un sommet sous tensions

Après deux années marquées par la crise sanitaire, le Forum de Davos a démarré ce lundi 16 janvier pour prendre fin le 20 janvier prochain. Les participants devront traiter des questions les plus urgentes pour la planète. A savoir la guerre en Ukraine, le réchauffement climatique et la crise de la mondialisation.

La 53e édition du Forum de Davos a démarré ce lundi 16 janvier pour prendre fin le 20 janvier prochain. Placée sous le signe de la « Coopération dans un monde fragmenté », elle enregistre la participation de près de 3000 personnalités provenant de 130 pays, dont des chefs d’État et de gouvernement. Si la Russie est absente pour la deuxième année consécutive, l’Ukraine a envoyé une forte délégation en Suisse. Et son président Volodymyr Zelensky va livrer un discours à distance comme à son habitude depuis le début du conflit avec le voisin russe en février 2022. L’homme fort de Kiev profitera certainement de cette tribune pour réclamer encore plus d’armes lourdes à l’OTAN et aux Etats Unis.

Dans un contexte de conflits géopolitiques

Mais, à l’instar de chaque année, l’activité la plus importante à Davos se tiendra en coulisses entre les chefs d’entreprise, investisseurs et politiques. Ces décideurs publics et privés profiteront du rendez-vous pour parler affaires et opportunités dans le monde entier. Les experts s’attendent aussi à des discussions franches sur les évolutions de l’économie mondiale. Ils évoqueront en particulier les conséquences des conflits commerciaux entre la Chine et les États-Unis, et de la guerre en Ukraine. Ces crises ont contribué ces dernières années à multiplier les tensions géopolitiques et à alimenter des politiques plus protectionnistes.

Prendre des mesures pour réduire les inégalités croissantes

Les ONG attendent également et surtout l’adoption d’une réforme de la fiscalité mondiale afin de réduire les inégalités. L’ONG Oxfam, notamment, a publié un rapport au début du Forum économique mondial dans lequel elle préconise une augmentation de 75% des impôts sur les plus grosses fortunes. Objectif : diminuer les inégalités croissantes et atténuer les effets de l’inflation, de la pandémie et des catastrophes naturelles. Gabriela Bucher, Directrice Exécutive d’Oxfam International, regrette à juste titre que les 1% les plus riches de la planète possèdent les deux tiers de toutes les nouvelles richesses depuis 2020.

Des manifestations en amont du forum

Considérant les milliardaires comme un échec de politique publique, Oxfam milite pour une division par deux de leur nombre d’ici 2030. L’organisation croit l’objectif possible grâce à la taxation. Elle espère à terme obtenir l’abolition des milliardaires dans le monde. Elle a prévu se faire entendre pendant ce forum de Davos. En amont de ce rendez-vous économique, des manifestations ont eu lieu dans la ville suisse ce weekend. Les protestataires ont critiqué l’échec des gouvernements à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre les changements climatiques. Aussi, accusent-ils l’élite économique mondiale de renforcer les risques du changement climatique et de pervertir la mondialisation.