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Chelsea soupçonné de plusieurs millions de paiements secrets

Une enquête internationale révèle que le club de l’ouest de Londres aurait versé, des années durant sous son ancienne propriété, d’importantes sommes d’argent à des acteurs du football, via des procédés prétendument opaques.

Roman Abramovich n’est plus le propriétaire de Chelsea, mais son nom restera à jamais lié au club de football de la Premier League, le championnat d’élite anglaise. Pour le meilleur et le pire. L’oligarque russe réputé proche de Vladimir Poutine, est à cet effet lié à des manœuvres douteuses.

Le « Cyprus Confidential », une enquête menée par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et ses partenaires, dont Le Monde, le Guardian ou encore Radio France, révèle mercredi 15 novembre, comment l’ancien milliardaire le plus connu de Londres a, des années durant, a mis sa fortune au service du club, au mépris de la transparence.

Il s’agit pour l’essentiel, de versements réalisés à des personnalités du football liés à un moment ou à un autre à Chelsea, via des sociétés offshores.

Hazard, Willian, Conte…

Cela comprend l’ancien international Belge, Eden Hazard, dont l’agent John Bico-Penaque, aurait bénéficié d’une commission de 6 millions de livres sterling suite au transfert de son joueur de Lille au club de Londres. Le paiement a été assuré en mars 2013 par Leiston Holdings, une entité basée aux Îles Vierges britanniques et détenue par Abramovich.

Le même véhicule offshore, aurait versé 24 millions d’euros aux structures Tobeo Services Inc et Fernington Invest Corp, toutes deux également localisées dans les Îles Vierges britanniques en marge du recrutement de l’ex-vedette de la sélection camerounaise Samuel Eto’o et le Brésilien Willian.

D’autres paiements incluent l’agent italien Federico Pastorello relié au recrutement de l’entraîneur de Chelsea, Antonio Conte ; un proche du joueur burkinabè Bertrand Traoré, etc.

Infractions au fairplay financier ?

Le recours à des moyens aussi discutables que les sociétés offshores fait penser à des manœuvres destinées à contourner le fairplay financier (FPF), connu comme un dispositif réglementaire mis en place par l’UEFA et les ligues nationales pour contrôler les dépenses des clubs de football.

Plusieurs avocats du sport interrogés par le Guardian penchent d’ailleurs pour une probablement, alors que Chelsea s’est toujours illustré pour son train de vie dispendieux sous les 19 années de propriété de Roman Abramovich.

« Ces allégations sont antérieures à la propriété actuelle du club. Ils sont basés sur des documents qui n’ont pas été présentés au club et ne concernent aucune personne se trouvant actuellement au club », a réagi un porte-parole de Chelsea FC, désormais sous enquête de la Fédération anglaise de football.