Espagne : la filière tabac défend son poids économique et sociale

Selon une étude de la Mesa del Tabaco, la plate-forme réunissant tous les acteurs de la filière du tabac en Espagne, le tabac contribue à hauteur de 3,75 milliards d’euros au PIB et soutient plus de 60 000 emplois. Fort de ces chiffres, le secteur défend son poids économique et social, tout en appelant à des mesures idoines pour soutenir et protéger ses activités.
Le mercredi 29 octobre, la Mesa del Tabaco, la plate-forme réunissant tous les acteurs espagnols de la filière, a présenté aux médias un rapport complet sur l’importance socio-économique de la chaîne de valeur du tabac en Espagne. Réalisée par le cabinet d’audit AFI, en collaboration avec l’Office du tabac, cette étude complète a été commentée le même jour par divers intervenants et représentants du secteur.
En Espagne, le tabac a généré 1,825 milliard d’euros de valeur ajoutée directe en 2024
Diego Vizcaíno, associé gérant du département Économie appliquée chez Afi, a d’abord présenté les principaux résultats de l’étude, qui actualise les indicateurs macroéconomiques du secteur et analyse son importance socio-économique, son capital humain ainsi que l’impact du commerce illicite.
Selon les conclusions du rapport, le tabac a généré 1,825 milliard d’euros de valeur ajoutée directe en 2024, soit 9 % de plus que l’année précédente. Au sein des différents maillons de la chaîne d’approvisionnement, l’activité de livraisons et de ventes de tabac représente à elle seule 80 % de cette contribution économique directe.
Une contribution fiscale dépassant 10,1 milliards d’euros par an
L’impact indirect de la filière tabac, lui, s’élève à 3,75 milliards d’euros au PIB. Quant à la contribution fiscale, elle dépasse 10,1 milliards d’euros par an, soit 3,8 % des recettes totales de l’État. Ces chiffres font du secteur, l’un des principaux contributeurs aux caisses publiques du pays. Au niveau social, l’industrie du tabac soutient 61 500 emplois, dont près de 32 000 sont indirects.
Le tabac, un moteur économique et social-clé pour l’Espagne
Commentant ces chiffres, le président des buralistes d’Espagne, Miguel Angel Martínez Cuadrado, a insisté sur l’importance des commerces, les qualifiant d’« entreprises essentielles pour le secteur du tabac et la société ». Selon lui, « un bureau de tabac est bien plus qu’un simple magasin, car chaque matin, 13 000 travailleurs indépendants se lèvent, qu’il pleuve ou qu’il vente, pour gérer leur commerce et animer leur quartier ». De son côté, Agueda Garcia-Agullo a relevé le fait que « le rapport confirme aussi la capacité de transformation du secteur, qui continue d’être un moteur économique et social-clé pour l’Espagne. ».
Les buralistes espagnols interpellent l’État
Les intervenants ont toutefois exprimé leurs inquiétudes quant au développement d’un marché parallèle du tabac sur le sol espagnol. Ils estiment que cette activité illicite représente une perte de 879 millions d’euros pour le budget du pays. Pour García-Agullo, malgré les progrès réalisés en matière de traçabilité et de contrôle, le commerce illégal du tabac « demeure un défi » en Espagne.
Ce marché parallèle, soutient-elle, « érode non seulement la compétitivité des entreprises opérant dans le cadre légal, mais limite également la création de valeur ajoutée, d’emplois et de recettes fiscales dans les régions les plus spécialisées ». La filière tabac regrette également les mesures et réformes « excessivement restrictives » du gouvernement qui pourraient affecter et alimenter ce commerce parallèle. Elle appelle donc l’exécutif à relâcher la pression et à soutenir davantage les buralistes pour protéger les recettes publiques ainsi que la santé des consommateurs.



































