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Pour Rivian, une entrée en Bourse à la dure

Le petit poucet des véhicules électriques fraîchement entré à Wall Street, subit la foudre de nombreux investisseurs pour les avoir prétendument induits en erreur à propos des coûts de deux de ses principaux modèles.

Il n’aura fallu que quatre mois à Rivian pour essuyer une première déconvenue en Bourse. Ce dernier venu dans le secteur des véhicules électriques, dont l’entrée à Wall Street remonte à novembre seulement, a déjà des investisseurs à dos. Et ces derniers entendent le lui faire payer en le poursuivant en justice.

Une plainte a notamment été déposée dans un tribunal de Californie, lundi 7 mars par Charles Larry Crews au motif d’une dissimulation de la sous-évaluation des prix de deux modèles de véhicules Rivian. En l’occurrence la SUV R1S et la camionnette R1T, déjà sur le marché pour les clients les plus chanceux.

Revirement grotesque

Pour comprendre ce contentieux naissant, il faut remonter au lundi 1er mars. Contre toute attente, Rivian fait monter entre 12 et 15 000 dollars l’unité, le prix de ces voitures dont la précommande débutée en 2018 avoisine désormais 55 400, selon Reuters. Raison évoquée par l’entreprise ? Le contexte économique global inflationniste qui met à mal presque toutes les industries à travers le monde. Un climat impliquant une hausse des coûts au risque de faire l’impasse sur sa marge bénéficiaire. Mais cela ne convainc pas les clients qui déplorent une décision unilatérale. Pire, ils estiment avoir été floués par le groupe basé en Californie.

Face à la bronca générale, Rivian opère deux jours plus tard, un rétropédalage spectaculaire, faisant son mea culpa dans un communiqué à l’endroit de sa clientèle. « Nous avons brisé votre confiance en nous« , peut-on notamment y lire sous la plume du chef de la direction RJ Scaringe. Plus significatif, la société automobile indique que les précommandes antérieures au 1er mars ne seront pas affectées par la nouvelle augmentation des prix.

Préjudices

Une tentative futile destinée à limiter les dégâts causés par sa décision malencontreuse, à en croire Charles Larry Crews, détenteur de 35 actions de l’entreprise. Pour l’action, les augmentations de prix polémiques vont ternir la réputation de la marque. Et donc déteindre sur son investissement au sein du groupe.

La cote boursière de Rivian fournit une certaine illustration de cette position. L’entreprise a en effet perdu 37 % de sa valeur au cours des cinq jours suivant le début de cette affaire, selon les observations de Reuters. Un couac d’importance pour celle dont l’ambition dans le segment de l’électrique est de coiffer le leader Tesla au poteau.