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Credit Suisse toujours dans le rouge

La banque zurichoise a perdu plus de sept milliards de francs en 2022. Une glissade jamais connue depuis 2008 et qui pourrait en préfigurer d’autres, selon les responsables.

C’est peu dire que Credit Suisse ne débute pas 2023 sous de bons auspices, au regard des résultats financiers du dernier trimestre de l’année écoulée. Les chiffres communiqués ce jeudi 9 février sont pour le moins accablants pour le prêteur suisse.

Ils révèlent en effet d’une perte colossale de 1,4 milliard de francs suisses. Cela reste un peu en deçà des prévisions des analystes tablées à 1,5 milliard en novembre. Mais il n’en alourdit pas moins l’ardoise de la banque pour le compte de 2022.

Puisque les pertes globales sur la période se chiffrent désormais à 7,29 milliards de francs. Soit la plus lourde jamais enregistrée depuis la crise financière mondiale de 2008. Ce résultat conclut par ailleurs une deuxième année consécutive désastreuse pour la banque.

Hémorragie permanente

La conséquence d’une série de scandales financiers impliquant ses plus hauts cadres ces derniers mois, avec des faits avérés d’espionnage. Cela tient également, s’agissant de l’exercice 2022 du moins, à un exode de la clientèle. Les retraits ont ainsi dépassé les 110 milliards de francs au quatrième trimestre, dont une écrasante majorité concernant la gestion de fortune.

Il s’agit selon une note de Thomas Hallett, analyste chez Keefe, Bruyette & Woods, citée par l’agence Reuters, d’un « niveau de sorties de fonds assez stupéfiant ». Une remarque qui s’inscrit dans la lignée de celle formulée par le groupe Ethos, un des actionnaires de Credit Suisse, jugeant les résultats catastrophiques. De quoi faire baisser le titre de la banque de 10% au cours de la matinée.

Sombre perspective

Et pourtant, la deuxième plus grande institution bancaire de la Suisse et une des plus importantes dans le monde, tente depuis de nombreux mois de se remettre de cette crise qui l’affecte durablement.

Cette refonte concerne entre autres la réduction drastique des coûts, celle des effectifs et la création prochaine d’une activité distincte pour la banque d’affaires sous l’appellation CS First Boston. La banque a par ailleurs réalisé une levée de fonds de quatre milliards de francs suisses à la fin de l’année dernière.

C’est dire qu’il reste beaucoup à faire pour les responsables, notamment le nouveau président Axel Lehmann, afin de redorer le blason du groupe. D’autant que les perspectives entrevues pour 2023 ne sont guères meilleures.