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De Beers déniche un diamant à la structure très rare

Le diamant dans un diamant de De Beers.
Ph: De Beers.

De Beers annonce au grand public avoir trouvé un diamant contenant un autre petit diamant, qui pouvait se déplacer librement en son sein. Ce spécimen brut de 0,33 carat a été justement baptisé « Cœur battant » (« Beating Heart »).

Le groupe diamantaire sud-africain De Beers annonce avoir découvert un diamant à la structure inhabituelle. Baptisé « Beating Heart » (« Cœur battant »), ce joyau emprisonne un autre diamant plus petit, qui se déplace librement en son sein. Ce spécimen de type IaAB de 0,329 carat et de couleur D a fait l’objet d’une analyse dans les installations de De Beers Institute of Diamonds à Maidenhead (Royaume-Uni). Les chercheurs voulaient s’assurer qu’il s’agissait vraiment d’une pierre naturelle. Ce qui fut confirmé.

Résultat de l’effacement d’une couche de croissance pauvre

Ce diamant unique proviendrait de l’une des mines de De Beers en Afrique (Botswana, Namibie et Afrique du Sud) ou au Canada. Mais, la compagnie n’a pas précisé son origine exacte. Elle avance simplement des explications sur sa structure atypique. Ses experts pensent que la formation de cette gemme résulte de la gravure préférentielle d’une couche intermédiaire de diamant fibreux de mauvaise qualité, lors de son voyage vers la surface de la Terre.

Cette couche de croissance ultérieure pauvre aurait lancé la place au matériau de meilleure qualité : le diamant extérieur et le noyau d’origine. Un processus qui a créé une cavité dans laquelle le petit diamant peut se déplacer librement. On peut aprecevoir les caractéristiques de gravure à la fois sur le plus petit diamant et sur la cavité interne de l’hôte.

Un exemple remarquable de l’imprévisibilité de la nature

Pour leur analyse préliminaire du diamant, les spécialistes ont utilisé des instruments développés par De Beers Group Ignite. Notamment les appareils d’imagerie DiamondView et SYNTHdetect. Ils ont ajouté une microscopie optique et électronique à balayage (SEM) et une spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (FTIR). Jamie Clark, responsable des opérations mondiales à De Beers Institute of Diamonds a déclaré dans un communiqué que « Le ‘Beating Heart’ est un exemple remarquable de ce qui peut se passer lors du parcours du diamant naturel, de la formation à la découverte ».

Le diamant enregistré sur la blockchain Tracr

Samantha Sibley, éducatrice technique chez De Beers Group Ignite, ajoute que grâce à l’expertise de son groupe « nous pouvons faire la lumière sur la formation et la structure de ce spécimen naturel et partager ces informations avec une communauté plus large de professionnels du diamant ». Dans le cadre de ce projet, De Beers a enregistré le diamant sur la plateforme blockchain Tracr. Celle-ci certifie la provenance et le parcours de production d’une gemme. Par ailleurs, le géant minier le conservera tel quel (dans sa forme brute) à des fins de recherche et d’enseignement.

Découverte d’un diamant identique en 2019

Mais notons que ce n’est pas la première fois qu’on découvre ce type de diamant. En effet, le concurrent de Beers, le russe Alrosa, a trouvé un spécimen similaire en 2019, qu’il a baptisé « Matriochka » en référence aux célèbres poupées gigognes russes. Ses scientifiques ont expliqué que cette gemme de 0,62 carat a plus de 800 millions d’années. Elle aurait subit le même processus « Beating Heart », qui permet à un diamant de croitre dans un autre plus grand.