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Gaza-Israël : attention à la déflagration !

Photo de Timon Studler sur Unsplash

Depuis le samedi 7 octobre, le Hamas, groupe armé qui règne en maître sur Gaza, et Israël se mènent une guerre violente. On compte déjà plus de 1000 morts de part et d’autre. Alors que le Hezbollah libanais menace d’entrer en guerre et que l’Iran hausse le ton, les économistes s’inquiètent d’une déflagration pouvant avoir un effet d’entraînement sur les marchés.

Le Hamas a lancé, le samedi 7 octobre 2023, une vaste offensive baptisée « Déluge d’Al-Aqsa » sur Israël pour venger les attaques incessantes de Tsahal sur la bande de Gaza et en Cisjordanie. En riposte, l’armée israélienne a lancé l’opération « Sabres de fer », dont le but final est de détruire complètement le Hamas. Après une semaine de combat, on compte plus de 1000 morts de part et d’autre, plusieurs milliers de blessés et un million de déplacés.

Le Hezbollah et l’Iran menacent Israël

Alors que l’armée israélienne a demandé à la population palestinienne de quitter Gaza pour lancer une opération terrestre, les dirigeants mondiaux s’inquiètent d’une escalade dans la région. En effet, le Hezbollah a menacé d’entrer en guerre contre l’Etat hébreu si Tsahal mettait les pieds à Gaza. Téhéran, soutien du Hamas et de la milice chiite libanaise, a averti Tel Aviv que « nul ne peut garantir le contrôle de la situation » en cas d’invasion de l’enclave.

Un risque réel d’une escalade du conflit

Comme Israël peut frapper l’Iran si celui-ci appuyait ouvertement le Hamas, les dirigeants mondiaux craignent une escalade du conflit dans le Proche et Moyen Orient. Cela d’autant que les pays arabes gardent quelques dents contre l’Etat hébreu, notamment la Syrie et la Jordanie. Ce risque de déflagration pèse déjà sur les marchés. En effet, on constate que les cours du pétrole repartent à la hausse, après une correction baissière depuis l’été (un pic à 98 dollars le baril sur la référence Brent).

Une hausse de 6% des prix du pétrole

Vendredi dernier, les prix de l’or noir ont bondi de près de 6 %. Une semaine plus tôt, à la veille de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa », ils s’établissaient à 84,5 dollars à la clôture des échanges en Bourse. De son côté, le prix du gaz a bondi de 12 % après l’arrêt par Chevron des exportations via un important gazoduc sous-marin entre Israël et l’Égypte. A court terme, le conflit pourrait avoir des effets fâcheux sur les approvisionnements des pays de la région, qui représente un tiers de la productrice mondiale.

Vers une accélération de l’inflation

Si la guerre s’étend au Proche et Moyen Orient, les économistes pensent que les prix du pétrole augmenteront encore. Cette situation provoquerait probablement une accélération de l’inflation et donc une hausse des taux d’intérêt. Sauf peut-être aux Etats Unis, où le dollar devrait se renforcer car il constitue une valeur refuge pour les investisseurs étrangers. Pour l’heure, le risque d’une forte envolée du cours du pétrole semble relativement contenu, selon les experts. Ils reconnaissent néanmoins qu’un regain des tensions reste inévitable.

Augmentation de la demande de pétrole

Dans son rapport mensuel, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) juge également possible une forte escalade du conflit géopolitique. Elle estime que cette hausse des tensions mettra les marchés à rude épreuve. Toutefois, l’agence table sur un impact limité sur les cours du pétrole. Malgré les signaux négatifs, la croissance de la demande se poursuit, portée par la Chine, l’Inde et le Brésil. Pour le reste de l’année, elle est attendue à environ 2,3 mb (millions de barils). En 2024, elle devrait ralentir à 900 mille barils par jour.